Les seuls témoins de notre secret seront ces sombrals. | Alice & Tom.

I. Ma cachette est tienne.

Cela faisait un moment qu'ils venaient d'arriver là, en plein milieu de cette clairière. Ils étaient les seuls en ce lieu, même si des bruits suspects les contournaient. Alice savait que personne n'osait pas s'aventurer ici, c'était bien trop lointain dans la forêt pour que l'on y pose les pieds. Alice était sans doute une des seules personnes qui venaient aussi loin dans la forêt. Et dire qu'elle venait de faire quelque chose qu'à l'habitude, elle ne faisait jamais. Cet endroit était comme son lieu de "méditation", il devait rester secret et malgré cela, elle avait amené quelqu'un ici. Elle ressentait des choses qui pourtant ne lui faisaient que du mal. Ou du bien ? C'était tellement partagé qu'elle ne savait pas si elle faisait bien ou pas. Pour les autres, ce n'était pas si difficile à comprendre, mais pour Alice, c'était un effort exceptionnel.

En ces quelques minutes, ou heures, elle avait fait des choses imprévisibles qui lui échappaient totalement. En même temps, elle n'aimait pas cela, mais ailleurs en elle, elle sentait une certaine exaltation. Ne plus réfléchir et laisser à ses instincts les pulsions s'éveiller. Elle pouvait rester ici des heures avec lui, même si ils ne se disaient rien. Le silence fut perturbé par un craquement dans la clairière. Tel fut son soulagement de voir un sombral passer par là accompagné de son petit. Elle se tournait vers Tom, un sourire sur le coin des lèvres.

« À part eux, on ne sera pas embêté. »

Elle se tu un court instant, avant de reprendre.

« Raconte-moi des choses, ou demande-moi ce que tu veux savoir... Sur moi. »

Pour une fois, elle voulait bien répondre à des choses qui lui appartenaient. Elle savait qu'avec lui, ce serait certainement plus simple qu'avec d'autres. Les autres n'étaient rien, qu'un grain de poussière dans le vent du temps.

II. J'ai déjà tuer.

Son plus grand secret... Tout chez Alice reflétait le secret et le silence. Même si on ne s'en rendait pas compte, une aura de mystère l'enveloppait. Elle le sentait derrière-elle, fixant du coin de l’œil malgré tout et prévoyait l'endroit où il était exactement. Elle n'avait pas l'habitude de raconter des choses sur elle, alors imaginez ce qu'elle devait endurer en ce moment. Elle avalait un bonbon, comme une droguée devant son médicament qu'elle n'avait pas eue depuis longtemps. Elle passa une main sur son visage, soupirant.

« Mon plus grand secret... Tu ne fais pas dans la dentelle toi. Cependant... Je n'ai pas vraiment de grand secret. Je n'en ai pas. Si ce n'est d'être une fille totalement ''à part''. Je ne vais pas tourner autour du chaudron : J'ai déjà tué quelqu'un. »

Son regard s'illumina d'une étrange lueur, celle de l'amertume, sa voix devint plus froide et son comportement ne laissait rien paraître. Elle ne bougeait pas, elle n'avait ni chaud, ni froid et bizarrement cela ne lui faisait rien d'en parler. Elle pensait que cela serait plus dur mais en fait, dire d'avoir tuer quelqu'un ne lui faisait absolument rien. Pas pour lui. Elle avait aimé son père jusqu'à...
Ses lèvres esquissèrent un sourire dément, la folie s'exprimant ainsi, au coin des lèvres. Elle se tournait vers Tom, dont le regard animé d'excitation avait gagné sa raison.

« Tu veux connaître l'ironie de l'histoire ? C'était mon père. Un moldu... Je suis une sang-mêlé. Pourquoi l'ai-je tué ? Parce qu'il n'a pas accepté le fait que je sois tout comme ma mère, différente de lui. Après m'avoir fait du mal et avoir abattu ma mère, j'ai eue la force de le détruire à son tour. »

Ses mains firent un mouvement brusque circulaire, comme pour montrer par ce geste une explosion.
Elle continuait de sourire, son regard illuminé par la folie.

« Pouf. Réduit en cendres. »

Son sourire s'effaça et Alice se retournait pour ne montrer que son dos.

« Mais le pire, ou le meilleur peut-être, c'est qu'un prêtre a gagner ma confiance. C'est sans doute le seul moldu qui arrive encore à obtenir mon respect. La vie est étrange, tout de même... »

Elle n'avait jamais parler autant, elle commençait à s'ennuyer. Mais lancée comme elle l'était, faire marche arrière était à éviter, n'est-ce pas ? Elle passait une main sur sa hanche droite, comme pour oublier une douleur qui n'était plus présente depuis bien longtemps.

« Tu sais tout de mon plus grand secret... Enfin, ce n'était qu'un résumé. Te raconter ma vie en entier serait barbant, non ? »

Elle se retournait vers lui, un sourire étrange sur les lèvres, crispé.

III. Confusion.

Ah, la bonne question. Comment faire, pour eux surtout, pour s'occuper ? Elle le comprenait, il n'y avait pas besoin de le forcer à quoi que ce soit. Si il n'avait pas envie de parler de lui, elle n'allait pas l'y contraindre, même si cela ne le dérangerait pas plus que cela de l'écouter. Elle levait les épaules, esquissant un mince sourire.

« Je ne te forcerai pas de toute façon. Malgré que je suis curieuse, je l'avoue. »

Elle soupirait, relâchant le premier bouton de son manteau. Tout d'un coup, il faisait plus chaud, ou c'était simplement elle ? Peu importe. Elle déboutonnait son épais manteau noir. Sa robe jusque là cachée se dévoilait. Elle était assez chaude pour protéger la demoiselle du froid. Dentelles, un jabot autour du cou, mousseline en guise de froufrou pour le jupon. Il fallait dire qu'elle n'avait que du gothique victorien dans sa garde-robe, on ne s'attendait pas à la voir vêtue de vêtements ''normaux''. Alice posait son manteau sur le sol de fougères et de mousse et s'installait dessus, se couchant de tout son long, une jambe pliée.

« Je te propose de venir t'installer ici, histoire de ne pas finir comme ces arbres. »

Elle émit un rire étrange, léger, comme si elle était amusée. En fait, elle était. Elle sortait une sucette, la déballait, pour la portée à ses lèvres. Un goût totalement différent, puisqu'elle était à la guimauve. Cela changeait des bonbons au sang. Au fond, voulait-elle l'embrasser encore et encore jusqu'à en vouloir toujours plus ? Oh, certainement, mais elle tenait à garder le contrôle d'elle-même. Très sérieuse, fixant le ciel grisaillant, elle ne pouvait cependant pas s'empêcher de penser à ce qu'il lui arrivait, à la façon qu'ils avaient d'entretenir cette ''relation''. Étaient-ils plus qu'ils ne le pensaient ? Tout était confus. Elle tirait la sucette de sa bouche, pour lui parler.

« C'est sérieusement que je te pose cette question. Quel genre de relation entretenons-nous, à ton avis ? Je dois t'avouer que je ne comprend pas ce qu'il se passe. »

Elle posait ses yeux sur lui, attendant silencieusement sa réponse. Même si elle savait qu'il n'était pas aussi réceptif qu'elle, elle pensait que comme sujet, le débat sur celui-ci serait long et ainsi, ils pourraient éviter de se laisser des vents.

IV. L'instant présent.

Ah oui ?... Ah oui. Elle avait oublié le détail. Sa vision, surtout, oui. Elle s'en rappelait à présent. Il était Tom Jedusor, le Voldemort que l'on estimait être un mage noir potentiel en plein complot. Sa réputation commençait à peine à se faire savoir, normal qu'elle ne s'y intéressait pas vraiment.

« On ne connaît que les rumeurs qui circulent... Mais je m'en contenterai. »

Fallait dire ce qui était, elle ne le poussait à rien, qu'il parle ou pas, ce n'était pas grave. Elle l'observa, lui posant alors la question tant redoutée. Elle sentait qu'il, non pas qu'il fuyait du regard le sien, mais tout comme. Elle fronçait les sourcils quant à sa réponse, mais sourit juste ensuite. Elle aussi le ressentait comme cela. Malgré qu'elle n'était pas du genre à exprimer beaucoup de choses, cette réponse fut prise comme... Agréable. Sa sucette, bien qu’entamée depuis quelques secondes fut lâchée. La main d'Alice vint attraper la joue de Tom doucement, alors qu'elle se relevait légèrement. Elle le tournait vers elle, le fixant, un sourire froid mais sensuel arborant alors ses lèvres. Doucement, cette main, aux ongles vernis de noir, glissa le long des vêtements de Tom, agrippant doucement son manteau.

Elle s'approcha de ses lèvres et dans un dernier souffle laissait sa voix faire le dernier pas.

« Nous avons tous des pulsions. Pour l'instant, ne nous posons pas trop la question, autant en profiter, non ? »

Elle ne savait pas si il avait envie qu'elle l'embrasse, et recula la tête de quelques centimètres, lâchant le manteau de son partenaire. Elle le regardait dans les yeux, un sourire en coin au coin de ses lèvres pâles. Elle se recouchait ensuite, observant le ciel grisant. Elle restait silencieuse, réfléchissant à ce qu'elle ferait si il disparaissait, retourner de là où il venait. Elle savait qu'au fond, dans le monde magique tout était possible, alors une faille temporelle... Que ferait-elle cependant ? En 1976, elle n'avait que 16 ans, lui devait avoir dans la trentaine. Est-ce que cela l'affecterait plus tard ? Enfin, après ce bond dans le temps. Elle pensait trop.

Elle tourna la tête vers lui, soutenant ce regard pénétrant, sans dire un mot. Ce regard qui disait ''Regarde-moi et domine-moi, pour une fois.'' C'était idiot de penser comme ça. Elle se sentait complètement idiote. Malgré ce qu'on disait sur elle, Alice n'avait jamais passer de nuit avec la gente masculine, aussi bête que cela puisse paraître, elle n'avait jamais eu l'audace de le faire et de toute façon, elle ne le voulait pas. En même temps, personne ne devait voir cette légère cicatrice à sa hanche. Ni celle à son épaule. On avait aucun droit à regarder Alice en t-shirt à bretelles ou autres vêtements inconfortables qui risquaient de faire voir aux autres ses cicatrices. Non, vraiment.

Elle tournait la tête vers lui, inexpressive, comme à son habitude, mais quelque chose de chaud et vivant touchait sa joue. Avec la plus grande logique, Alice compris qu'il s'agissait simplement de la main de Tom. Elle fermait les yeux un instant, un sourire sur le coin des lèvres.

V. Aussi addictif que les bonbons.

Des lèvres se posèrent sur les siennes, lui faisant ouvrir les yeux. Ce n'était pas par surprise, plus pour se rendre compte de ce qu'il se passait. C'étaient comme des informations beaucoup trop rapides, traversant ses pensées à une vitesse folle. Elle n'avait que l'envie de ressentir simplement sa présence à ses côtés. Peu importe si à la fin, il finirait par peut-être l'éviter, peu importe ce qu'il fallait faire, peu importe les conséquences. Elle assumerait ce qu'elle vivait en ce moment. Ferait-elle comme elle l'avait dit, savoir retenir tout ça au fond ? Peut-être, elle ne savais plus où elle en était. Malgré qu'elle voulait au moins arrêter de réfléchir, elle ne pouvait s'empêcher de le faire.

Tout ce qu'il s'était passé entre-eux... Le baiser dans les cachots, cette journée... Elle était folle, mais à ce point, c'était pire que cela. Alice y prenait pourtant goût, elle savait que d'une manière ou d'une autre, la gêne et le reste de cette ''relation'' finiraient par disparaître. Tout les inconvénients, toutes les questions qui se posaient, tout s'oublierait. Elle avait ''faim'' de Tom, tout ce dont elle avait besoin était là, avec elle ; et ce n'était que lui.

Pourquoi pensait-elle comme cela ? C'était une fille après tout, ce n'était qu'une adolescente, malgré qu'elle soit la moins émotionnelle qui puisse peut-être exister. Une chose était certaine, elle ne fuirait plus devant cette chose étrange qu'il lui procurait. Elle se laissait allée, le serrant contre elle, l'entourant de ses bras, maladroitement. Comment faire autrement qu'être maladroite alors que prendre dans les bras ne vous était plus jamais arrivé ? Elle ne savait pas si il allait la repoussé ou pas, au moins elle l'avait fait. Le parfum du Serpentard enivrait ses sens, un par un, la laissant sombrer petit à petit dans un gouffre sans fin. C'était pire que son addiction aux bonbons, bien pire. Cela ne lui faisait plus rien, car elle avait trouvé en Tom Elvis Jedusor le bonbon le plus fantastique qui puisse exister sur la planète. Elle exagérait très certainement, mais ce n'était que ses pensées, lui, ne le saura jamais, n'est-ce pas ? Et qu'il le sache ou pas, cela n'avait pas la moindre importance.

Elle ne voulait plus s'arrêter, elle reprenait son souffle quelques secondes et recommençait à l'embrasser. Une fois, deux fois, trois fois... Et, finalement, son corps à bout la contraignait à se stopper. Pourquoi le voulait-elle tellement, alors qu'elle ne montrait même pas un signe d'affection pour les autres ? Elle avait déjà perdu le contrôle d'elle-même pour y faire plus attention que cela. Si elle continuait ainsi, elle finirait par le tuer à force de l'embrasser, c'était certain. Ses joues s'empourprèrent légèrement, alors qu'elle le regardait, surprise de ses gestes envers lui.

Elle ne disait plus rien, elle ne faisait que le regarder dans les yeux. Elle était tout simplement incapable de dire un mot.